Etre disponible à l'accueil de ce qui vient.
- benoitsaillau
- 29 sept.
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Dernière mise à jour : 30 sept.
« Attends toi à l’inattendu ». Edgar Morin
Lorsque nous cherchons à retrouver en l’autre, celui que nous avons connu, celui tel qu’il était par le passé, sans s’ouvrir au moment présent, obligatoirement, nous passons à côté d’une possible rencontre.

Paul Éluard, parlant de son ami Picasso, dit qu’il lui est entré dans le cœur par surprise.
Et Christian Bobin nous dit qu’il « cherche le surgissement d’une présence, l’excès du réel qui ruine toutes les définitions ».
Aucun être dans cet instant présent, ne peut correspondre à une définition, et encore moins à une définition issue du passé. Il s’agit donc de nous rendre disponible, vierge de toute attente dans la rencontre de l’autre. Une attente quel qu’elle soit sera ressentie par l’autre comme un piège. La personne dépendante, malade, en souffrance, perçoit tout d’abord l’atmosphère qui émane de nous. Cette attente que nous projetons sur lui, la plupart du temps inconsciemment, nécessitera de sa part qu’il s’en protège et aura pour conséquence qu’il se ferme.
Aujourd’hui se développe de plus en plus la thérapie par la médiation animale. Il s’agit par exemple de venir dans un EHPAD avec un chien qui a été préalablement dressé pour cela. Ce qui est remarquable dans l’attitude du chien, c’est qu’il n’accorde aucune importance à l’apparence physique et mentale de la personne. Seul son élan, spontané va compter.
Pourrions-nous nous-mêmes retrouver cette spontanéité, débarrassés de toutes nos attentes et de tous nos jugements envers l’autre ? « Être simplement attentif à ce que le présent peut nous offrir, » nous dit Charles Pépin. « Être absolument disponible à l’inattendu, à l’accueil de ce qui vient »[1].
[1] Les citations sont extraites du livre de Charles Pépin, La rencontre. Ed Pocket (Allary 2021).



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