De la bientraitance des aidants et des personnes malades.
- benoitsaillau
- 5 juin
- 2 min de lecture
" Au quotidien, les proches sont encore trop fréquemment mis de côté, et leur fonction insuffisamment reconnue lors de la prise en charge du patient. Et pourtant (...) Ils connaissent son histoire, ses antécédents, ont un rôle protecteur, facilitateur et de soutien (…)

La demande de reconnaissance des aidants passe d'abord par le besoin d'être accepté comme un interlocuteur légitime. Et, pour ce faire, par la nécessité de l'estime du rôle de l'aidant, des tâches effectuées, de ses connaissances. Au sein de systèmes de soins rigides, normés, ultra-hiérarchisés, cette mise en valeur de l'importance des aidants est essentielle. Heureusement, certains professionnels de santé en ont déjà conscience - il ne s'agit pas ici de généraliser les comportements mais d'insister sur l'aspect fondamental de cette reconnaissance (…) Arrêter de considérer les familles comme une perte de temps, mais plutôt comme le meilleur allié dans la communication avec le patient et dans la prise en charge(…)
Ce qui ressort en premier lieu de tous les témoignages que j'ai pu collecter reste le besoin d'écoute. Même si les soins ne se déroulent pas de manière optimale, que l'évolution n'est pas favorable, ou qu'une mauvaise nouvelle doit être annoncée, le patient retiendra d'abord l'humanité et la gentillesse du personnel.
Il est primordial que les soignants prennent le temps d'expliquer au patient sa situation et les possibilités de prise en charge, mais également de s'assurer qu'il les a comprises, de lui faire reformuler, plutôt que de faire part de son diagnostic de manière expéditive, « entre deux portes ». Une nouvelle peut ne pas être agréable à entendre, voire choquante, mais un patient sera toujours reconnaissant d'avoir été respecté, reconnu, écouté.
Les lieux de soins ont évolué avec le temps. On parle davantage de protocoles et de technique que de relations humaines. Bien souvent, les soignants sont confrontés à des dilemmes, partagés entre leurs valeurs professionnelles et la charge de travail à assumer. Et pourtant, quelques secondes d'attention peuvent tout changer.
Un patient m'a par exemple raconté à quel point il était touché de voir qu'une infirmière prenait régulièrement de ses nouvelles dans le cadre de son service, en s'arrêtant dès qu'elle le pouvait devant la porte de sa chambre, quelques secondes, pour s'assurer que tout allait bien. Une grande majorité comprend l'énormité de la tâche des soignants, et ne demande qu'une simple chose : ne pas se sentir invisible, juste un objet sur lequel on s'essaie à des techniques. "
Dr Hélène Rossinot. "Aidants ces invisibles."



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